Il y a des silences qu’on ne choisit pas. Des moments où le monde continue de tourner alors que ton cœur, lui, s’est arrêté net. Et pourtant, tu n’as rien dit. Tu as souri peut-être. Tu as répondu « ça va ». Tu as gardé en toi ce cri, ce hurlement muet que personne n’a entendu — sauf l’eau.
Imagine un ruisseau. Clair, tranquille. Un serpent y ondule, paisible, les yeux fermés. Il ne fuit pas. Il ne chasse pas. Il se laisse porter. Il danse avec ce qui l’entoure. Ce serpent, c’est peut-être toi. Ou plutôt, c’est cette part de toi qui a tant pleuré en silence qu’elle a oublié comment se faire entendre.
La douleur ne disparaît pas. Elle attend. Elle stagne parfois comme une eau morte, mais elle cherche toujours une issue. Elle veut bouger, couler, se dire. Mais pour ça, il faut cesser de la retenir. Il faut la laisser passer — comme on laisse une rivière suivre son lit, même s’il est sinueux, même s’il remue la boue du fond.
As-tu pleuré ? Vraiment pleuré ? As-tu laissé ton corps trembler, ton cœur craquer, ton souffle s’interrompre pour enfin dire ce qu’il ne pouvait plus porter ? Ou as-tu, comme tant d’autres, enterré ton chagrin sous des couches de contrôle et de bienséance ?
Le serpent dans le ruisseau ne te juge pas. Il t’invite. Il te dit : « Tu peux te noyer un instant, si c’est pour mieux remonter à la surface. » Il te montre que pleurer, ce n’est pas couler. C’est renaître. C’est laisser l’eau faire son travail de guérison. C’est t’offrir à ta propre vulnérabilité comme on s’offre à la lumière après une nuit sans fin.
Et si tu te laissais traverser par ce que tu as toujours tenté de contenir ?
🌊 Porte le T-shirt du Serpent. Pas pour te protéger. Pour t’autoriser. Pour dire sans un mot : « J’ai souffert, j’ai pleuré, et je suis encore là. Plus vrai que jamais. »
📘 Et garde La Vie Invisible près de toi. Pas comme un souvenir, mais comme une main tendue. Car parfois, une simple phrase peut faire jaillir une larme qu’on retient depuis trop longtemps.